Cette étude s’intéresse à la façon dont le travail de la mémoire est mis en scène dans l’œuvre de Michel Leiris. Dès sa première œuvre autobiographique, L’Âge d’homme, Leiris adopte une technique de composition novatrice, qui s’accompagne d’un développement considérable de son discours autobiographique, à travers lequel il se montre au travail. Mais cette inflation discursive n’est pas sans interroger, tant elle souligne que la remémoration est fatalement déformatrice, dans la mesure où elle reconstitue le passé à partir de la perspective actuelle du narrateur. Pourtant, à partir de La Règle du jeu, Leiris semble embrasser l’idée d’une libre réinvention de la mémoire. C’est qu’entre-temps, dans un texte de genèse intitulé L’Homme sans honne...